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Définition - Formes - Prévalence - Pression intra-oculaire
Signes - Dépistage - Examens - Traitement - Evolution
 
Définition du glaucome

Le glaucome est une maladie oculaire qui touche surtout les personnes de plus de 45 ans. Il est dû à une montée de la pression oculaire entraînant une atteinte du nerf optique (qui envoie les informations visuelles au cerveau) et du champ visuel (espace de vision). 

Il s’agit d’une maladie passant longtemps inaperçue car elle ne s’accompagne  le plus souvent au début ni de douleurs ni de gêne visuelle. Le glaucome menace la vision car cette maladie évolue de façon indolore entraînant une perte progressive du champ de la vision sans toucher au début l’acuité visuelle centrale En l’absence de traitement, elle peut rendre aveugle. Il ne s'agit par d'une maladie contagieuse.

On distingue principalement le glaucome aigu (ou glaucome par fermeture de l'angle) qui est relativement rare et le glaucome chronique (ou glaucome à angle ouvert), forme la plus fréquente. 

De nombreux traitements médicaux  par collyres existent. En cas d’échecs de ceux-ci, il faut avoir recours au laser ou à la chirurgie. Dans l’immense majorité des cas, le glaucome est stabilisé si le patient est  régulièrement suivi par son ophtalmologiste.

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La pression intra-oculaire
Il existe à l’intérieur de l’œil une certaine pression ou tension intra-oculaire dont le niveau est réglé par une entrée et une sortie permanente d’un liquide :l’humeur aqueuse. Cette pression intra-oculaire n’a pas de rapport avec la pression qui règne à l’intérieur des vaisseaux sanguins (ou pression artérielle) ou bien encore la tension nerveuse. L’entrée d’humeur aqueuse dans l’œil se fait par un tissu appelé le corps ciliaire qui agit comme un robinet. La sortie de fait à l’intersection entre la cornée et l’iris au niveau de ce que l'on appelle l’angle irido-cornéen par un tissu spécial appelé trabéculum. La production d'humeur aqueuse par le corps ciliaire et son écoulement puis son drainage constituent un phénomène actif, continu, indispensable à la bonne santé de l’œil. Ce liquide est différent des larmes qui sont produites en dehors de l'oeil.

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Les différentes formes

Deux grandes formes de glaucome existent. Il s’agit du glaucome à angle ouvert, le plus fréquent et du glaucome par fermeture de l'angle.

Le glaucome à angle ouvert ou glaucome chronique, le plus fréquent est lié à l’obstruction progressive du trabéculum c'est-à-dire du  filtre d’évacuation du liquide qui circule à l’intérieur de l’œil, l’humeur aqueuse. 
Il est responsable d’une atteinte définitive et irréversible du nerf optique et du champ visuel.
Le traitement a pour but d’arrêter la maladie sans pouvoir la faire régresser. 

Le glaucome par fermeture de l'angle, aussi appelé glaucome aigu, est très brutal. Il est lié à l’accolement en quelques instants de l’iris au filtre d’évacuation de l’humeur aqueuse.  Il se manifeste par une douleur violente et aigue, une baisse de la vue et un globe oculaire très dur. C’est une grande urgence ophtalmologique.
Les facteurs de risque les plus importants sont : l’hypermétropie, un âge supérieur à 50 ans, un début de cataracte, le sexe féminin, le stress.
La réalisation d’une ouverture dans l’iris au laser  YAG appelée iridotomie permet de supprimer définitivement le risque de survenue du glaucome.

Le glaucome à pression normale
Comme son nom l'indique, cette forme rare de glaucome survient alors que la tension intra-oculaire est normale mais qu’il existe des lésions visibles au niveau du nerf optique et de la vision périphérique, c’est-à-dire du champ visuel. Dans ce cas il est probable que le nerf optique souffre moins d'un excès de tension oculaire que d'une irrigation insuffisante par les vaisseaux sanguins qui l’entourent. Cette forme de glaucome nécessite la prise en charge de tous les facteurs de risque vasculaires (tension artérielle, diabète).

Les glaucomes congénitaux sont très rares survenant dès la naissance. Leur traitement est chirurgical d'emblée.

Les glaucomes secondaires se déclenchent à la suite d’une autre maladie de l’œil comme une inflammation ou un traumatisme

Il existe quelques cas d’excès de pression oculaire qui régressent spontanément en quelques mois. Ces formes d’hypertonies oculaires isolées – sans glaucome vrai – peuvent donc être réversibles.

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Prévalence

Le glaucome est une maladie oculaire fréquente  concernant essentiellement la  population de plus de 40 ans Son incidence augmente avec l’âge : elle touche  plus de 1% de la population à 70 ans et de 2 % à 80 ans.

On estime en France qu’il y a environ 1 million de personnes touchées. Une telle fréquence justifie que la mesure de la pression oculaire soit faite régulièrement, pendant un examen ophtalmologique. 

Il est conseillé de voir son médecin spécialiste tous les deux ans environ (à partir de 45 ans) pour réaliser ces mesures.
Dans les pays développés, le glaucome est la première cause de cécité absolue. Les autres causes fréquentes de baisse de vue sont la dégénérescence maculaire liée à l’âge et la cataracte. Ces deux dernières maladies distinctes du glaucome peuvent exister chez des patients glaucomateux.

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Signes du glaucome chronique

Douleur et troubles de la vue :

La grande majorité des glaucomes ne s’accompagnent d’aucun signe particulier qui puisse alerter la personne qui en est porteuse.

Le fait d’avoir mal aux yeux ou de ressentir une gêne oculaire ne veut pas dire qu’il y a glaucome. Par contre, lors de la consultation effectuée pour ces signes, un glaucome peut être découvert fortuitement. C’est là tout l’intérêt de la visite auprès d’un ophtalmologiste qui est le seul capable de dire si l’on est porteur d’un glaucome ou pas.

Une baisse de la vue peut avoir des causes multiples, mais rarement le glaucome sauf aux stades très tardifs.

- Pression oculaire élevée ou normale

Une pression oculaire élevée n’est pas synonyme de glaucome. En effet, on peut présenter une pression oculaire élevée (c'est-à-dire supérieure à 21 mm de mercure) sans glaucome (c'est-à-dire sans atteinte du nerf optique ni du champ visuel), il s’agit alors d’une hypertonie oculaire. 

A l’inverse, environ 30% à 40% des glaucomes surviennent chez des personnes dont la pression oculaire est inférieure à 21 mm de mercure, on parle alors de glaucome à pression normale.

- Les tests génétiques

Quelques gènes ont été identifiés dans différentes formes de glaucomes.(glaucome juvénile,glaucome pigmentaire). Leur reconnaissance n’est pas de pratique courante. Ils n’ont d’intérêt que dans des cas bien particuliers: certains glaucomes congénitaux, et les glaucomes familiaux survenant chez les sujets jeunes.

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Dépistage du glaucome

Aujourd’hui aucun examen n’est parfait pour le dépistage, c’est pourquoi il faut en associer plusieurs : mesure de la pression intraoculaire, le champ visuel et l’examen du nerf optique.

La mesure isolée de la pression intraoculaire  est un examen de dépistage insuffisant si elle n'est pas associée aux autres examens de la vision et du nerf optique, car elle ne permet pas de dépister les glaucomes à pression normale.

Seuls, l’examen de la tête du nerf optique (la papille optique) et du champ visuel permettent de dépister les glaucomes. 

Qui faut il dépister et à quelle fréquence ? La mesure de la pression intraoculaire systématique à l’occasion de toute consultation ophtalmologique permet de dépister un grand nombre se sujets suspects.

E n dehors de ces cas de figure, Il faut cibler les sujets à risque qui sont:

  • Les personnes de plus de 40 ans

En effet, la fréquence des glaucomes augmente avec l’âge. La visite chez l’ophtalmologiste pour le début de la presbytie (difficultés à lire de près) qui débute habituellement après 40 ans est un bon moyen pour dépister un éventuel glaucome. Ensuite la fréquence des visites est variable d’un sujet à l’autre, environ tous les deux ans.

  • Les personnes qui ont des cas de glaucomes dans leur famille

Quelque soit le niveau de parenté, parents oncle et tante, frères et sœurs, enfants, le risque de glaucome est très augmenté dans ces cas. On estime en effet qu’il existe chez environ 30% des glaucomateux des cas familiaux. Ce sont chez ces personnes que le dépistage est le plus efficace quelque soit l’âge.

  • le glaucome se rencontre plus fréquemment dans les populations scandinaves, noires     et asiatiques. En outre la myopie et le diabète sont  des facteurs qui majorent la fréquence du glaucome.

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Les examens ophtalmologiques pour dépister et surveiller le glaucome

L'ophtalmologiste utilise une lampe à fente, une sorte de microscope qui émet un faisceau lumineux, pour observer l'intérieur de l’oeil. Il mesure la pression oculaire en appliquant un petit cône en plastique à la surface de l'œil temporairement anesthésié par une goutte de collyre ou sans contact direct avec l'œil grâce à l'utilisation d'un tonomètre à air pulsé qui projette un petit jet d’air à la surface de la cornée. La pression intra-oculaire normale est comprise entre 10 et 21mmHg mais il s’agit là d’une moyenne. La tension oculaire varie également au cours de la journée. Du fait, de ces variations, il est peut être nécessaire de mesurer la tension oculaire à différents moments de la journée
La mesure de l’épaisseur de la cornée (pachymétrie), doit être couplée à celle de la pression oculaire : en effet si la cornée est épaisse, le chiffre de pression mesurée doit être diminué, à l’inverse il doit être réévalué si la cornée est fine.
L’angle entre l’iris et la cornée est examiné à l’aide d’un petit verre de contact appliqué sur la cornée après anesthésie par collyre : c’est la gonioscopie.

Le fond d'œil complète l'examen, il permet une analyse soigneuse du nerf optique. La couleur, la forme et l'aspect de ce nerf permettront de voir si il présente des lésions dues au glaucome. Il est parfois nécessaire de dilater les pupilles pour mieux voir le fond d'œil, ce qui provoque une vision brouillée pendant plusieurs heures.

Si la pression oculaire est anormalement élevée ou s'il existe des anomalies apparentes du nerf optique au fond d’œil, l'ophtalmologiste demande au patient de réaliser un "champ visuel". Ce test permet de déterminer l'étendue de l'espace que peut voir chaque œil. En cas de glaucome, certaines régions de ce champ de vision sont moins bien vues ou même ignorées du patient, ce qui définit les scotomes. Le plus souvent, l’atteinte du champ visuel débute par une petite anomalie dans la région du nez. Puis ce déficit augmente et s’élargit vers les zones supérieures et inférieures du champ visuel, et enfin vers le centre. Le champ visuel le plus souvent demandé est en noir et blanc. L’examen dure environ 10 à 15 minutes pour chaque œil, mais peut être plus long à recueillir lorsque le glaucome est plus évolué (et donc que le champ visuel est plus détérioré). 
Des analyseurs du nerf optique (OCT, GDX, HRT) permettent d’étudier la morphologie et de quantifier le nombre de fibres du nerf optique.

Tous ces tests ne sont pas faits systématiquement à   chaque consultation. L'ophtalmologiste choisit de les répéter en fonction de l'importance ou de la rapidité d'évolution de la maladie. L’examen du champ visuel peut être fait par l’ophtalmologiste mais est plus souvent réalisé par une orthoptiste. Les orthoptistes, qui exercent une profession paramédicale, ont reçu une formation spécifique et connaissent bien les techniques d’enregistrement du champ visuel.

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Le traitement

Le  glaucome ne peut pas être corrigé par des lunettes :
L’œil fonctionne comme un appareil photographique. La partie antérieure de l’œil (cornée et cristallin) permet de focaliser les images sur la rétine. La partie postérieure (rétine, nerf optique) traite l’information liée aux images projetées sur elle et l’envoie au cerveau
Une correction du glaucome par des lunettes est impossible car les lunettes (ou les lentilles de contact) ne permettent que d’améliorer la projection sur la rétine des images. Elles ne permettent pas de soigner l’atteinte du nerf optique due au glaucome. 

En revanche, les patients myopes, donc déjà porteurs de lunettes, sont plus susceptibles de développer un glaucome.

Tous les glaucomes doivent être traités.

 En effet, il est nécessaire dans tous les cas de faire baisser la pression oculaire pour arrêter l’évolution de la maladie. Dans la plupart des cas, un traitement par collyre suffit. 

Cependant, il faut parfois avoir recours au laser ou à la chirurgie.

Après une intervention, il est parfois possible d’arrêter les traitements car la baisse de la pression oculaire est suffisante et stable.

L’excès de pression dans l’œil, ou hypertonie oculaire, est le principal facteur de risque de développer un glaucome. Il est souvent souhaitable de traiter cette hypertonie. 

Cependant, lorsque l’hypertonie n’est pas trop importante et qu’il n’existe pas d’autres facteurs de risques (membres de sa famille déjà atteints de glaucome) il est parfois possible de surveiller l’hypertonie oculaire sans instituer de traitement.  Ainsi, selon les cas, l'ophtalmologiste peut proposer un traitement ou une simple surveillance de l'hypertonie oculaire.

Les autres moyens pour traiter le glaucome :

Le traitement du glaucome consiste toujours à faire baisser la pression oculaire par des collyres, des interventions au laser ou par la chirurgie.

Cependant, dans certains cas, il faut adjoindre un traitement d’appoint pour lutter contre d’autres facteurs pouvant aggraver le glaucome, comme l’hypertension artérielle ou l'hypotension artérielle, l'insuffisance circulatoire, ou le diabète.

Aucun régime spécifique ne permet de réduire la pression oculaire de façon durable. Il est souhaitable d'avoir une activité physique soutenue.

Le tabac est plutôt nocif car il réduit l’oxygénation de l’organisme.

Chez les patients ayant un glaucome à angle ouvert, il n'y a pas de contre-indications aux traitements généraux. Par contre, la cortisone  (quelque soit l’administration, par la bouche, en pommade ou en spray) peut augmenter la pression oculaire lorsque l’usage est massif ou prolongé  .

En cas d'angle étroit, certains médicaments sont interdits car ils peuvent dilater la pupille et entraîner une crise de glaucome aigu: ce sont les mydriatiques, les médicaments anti-dépresseurs, neuroleptiques, certains anti-tussifs et anti-spasmodiques,... Dans ce cas, il est important d’informer le patient de ces risques potentiels ; la réalisation d'une iridotomie au laser préserve alors la personne de ce risque

Les collyres :

- Règles générales d’utilisation des collyres
Dans le glaucome, les collyres ont pour but de diminuer la pression oculaire, à un niveau inférieur à celui qui est néfaste pour le nerf optique.

Pour être efficaces, les collyres doivent être administrés régulièrement, à un rythme variable selon le cas. Ce rythme dépend du type de collyre utilisé, il est important de respecter les horaires. Lorsqu’on instille un collyre dans l’œil, celui ci n'agit que pendant un certain nombre d'heures. Certains collyres ont une durée d’action de 8h et seront instillés 3 fois par jour toutes les 8 heures, d’autres ont une durée d’action de 12h et seront instillés 2 fois par jour, ou enfin une durée d’action plus longue de 24h nécessitant une seule instillation par jour. Il ne sert à rien d’augmenter la fréquence d’instillation soi-même, le collyre étant justement dosé.
Sauf instructions contraires de votre ophtalmologiste, il faut instiller les gouttes avant de venir en consultation afin de pouvoir contrôler l’efficacité du traitement.

-Les différents collyres :
Les collyres anti-glaucomateux diminuent la pression oculaire, soit en diminuant la production de l’humeur aqueuse (bêta-bloquants, agonistes alpha adrénergiques, inhibiteurs de l’anhydrase carbonique), soit en  augmentant son élimination (prostaglandines, myotiques). 

Les inhibiteurs de l’anhydrase carbonique existent également sous forme de comprimés, qui agissent de façon identique à la forme locale mais sont moins prescrits que les collyres en raison de leurs effets secondaires.

-Efficacité des collyres :
L’efficacité du traitement, se juge sur la pression oculaire, le champ visuel et l’aspect du nerf  optique. Le but recherché est la stabilisation de l'atteinte visuelle.

-Tolérance locale 
Une tolérance médiocre d’un collyre peut s’observer  dès l’institution du traitement, ou après plusieurs mois ou années de traitement.

Les principaux signes d’intolérance locale sont une sensation de brûlure oculaire ou de picotement se prolongeant plus de 10 minutes près l’instillation, des rougeurs oculaires et des douleurs oculaires.

Dans certains cas, les paupières sont sensibles, rouges et gonflées. 

-Tolérance générale :
Même à faible concentration, un médicament instillé dans l’œil peut passer dans la circulation
générale par voie sanguine et entraîner des effets secondaires.

La nature des effets secondaires est fonction du type de collyre utilisé, mais il est possible d’observer une fatigue anormale, une difficulté de respiration, une sécheresse de la bouche et du nez.

En appuyant doucement à l’intérieur des paupières, près de la racine du nez pour occlure le canal lacrymal ou en fermant les paupières lors de l’instillation du collyre, il est possible de diminuer la quantité de collyre passant dans le sang, et donc de limiter le risque d’effets généraux.

-Collyres et lentilles 
Pendant longtemps, le port des lentilles de contact a été déconseillé. En effet, certains collyres diminuent la sécrétion des larmes (rendant le port des lentilles peu confortable), et certains conservateurs présents dans les collyres peuvent même abîmer le matériau des lentilles L’’utilisation de lentilles jetables a fait disparaître cet inconvénient. Il n'y a pas ces problèmes pour les lentilles rigides.


-Collyres et voyage

Avec un traitement local par des gouttes, on peut très bien voyager dans le monde entier. Cependant la température peut poser problème pour la conservation de certains collyres.


Après une chirurgie, le port des lentilles peut être temporairement ou définitivement suspendu.

Le Laser
Le laser (abréviation de « Light Amplification by Stimulated Emission of Radiation ») est un faisceau de lumière extrêmement puissant et concentré, dont l’énergie permet de découper ou de brûler les tissus humains.

Le laser est un instrument idéal car l’œil est formé de structures transparentes qui laissent bien passer la lumière émise par le laser.

L’avantage principal du laser est que l’on peut réaliser une chirurgie de l’œil sans la moindre ouverture, ce qui supprime le risque d’infection et limite le risque d’hémorragie oculaire. 

La nature du gaz (argon, Yag) utilisé pour concentrer le rayon lumineux délivré par le laser caractérise le laser.

La chirurgie au laser est souvent indolore, et n’entraîne aucune cicatrice visible à l’œil nu.
L'opération se déroule en ambulatoire, sous simple anesthésie locale.

Parfois, une discrète inflammation, est possible, souvent transitoire et bien contrôlable par un traitement anti-inflammatoire local. 

Le laser pour le glaucome aigu.

Dans le glaucome aigu par fermeture de l’angle, l’iris bloque la circulation intraoculaire de l’humeur aqueuse. L’iris, qui donne sa couleur à l’œil, est le diaphragme qui module la quantité de lumière qui parvient à la rétine.

On utilise le laser YAG pour réaliser un orifice dans l’iris. L’intervention s’appelle « l’iridotomie au laser ». Le patient est installé derrière une machine qui délivre le faisceau laser et le médecin focalise plusieurs impacts de laser au même endroit, afin de réaliser le trou dans l'iris.
Durant toute l’intervention, le patient doit rester immobile. L’intervention simple  permet de soigner le glaucome aigu en une seule séance. Dans certains cas, rares, le laser s’avère inefficace pour trouer l’iris : il est alors nécessaire d’opérer le patient pour réaliser le geste chirurgical appelé alors « iridectomie ».
Le deuxième œil indemne de glaucome aigu mais fortement prédisposé sera traité de la même manière par une iridotomie préventive au laser YAG.

 Le laser pour le glaucome chronique
Dans le glaucome chronique, l’augmentation de la pression oculaire est due à une diminution de la porosité du trabéculum.

L’hypertonie oculaire survient généralement progressivement, d’une façon indolore et donc imperceptible pour le patient.

Le laser qui traite le glaucome chronique est le laser argon (ou des laser similaires qui délivrent un rayon lumineux de même fréquence).
 Dans le glaucome chronique, le laser est appliqué directement sur le trabéculum, qui se contracte sous l’effet de la chaleur : c’est la « trabéculoplastie au laser ». 

Au bout de quelques semaines, le médecin vérifie que  la pression oculaire a diminué, ce qui permet parfois d’alléger le traitement suivi par le patient. Dans certains cas, la trabéculoplastie est insuffisamment efficace, ne permettant pas de modifier le traitement, ou rendant nécessaire une intervention chirurgicale.

Il est de toute façon nécessaire de surveiller le patient, même longtemps après la trabéculoplastie, car la pression oculaire a souvent tendance à remonter avec le temps. 

L’intérêt majeur du laser dans le glaucome chronique est sa relative innocuité, et la possibilité parfois de le répéter s’il a été efficace une première fois. De plus, il est toujours réalisé sous simple anesthésie locale, sans hospitalisation.

Le laser diode
Le laser diode est un autre type de laser qui est utilisé dans les glaucomes résistants aux traitements médicaux ou chirurgicaux conventionnels. L’objectif de la chirurgie au laser diode est de détruire les procès ciliaires, qui forment des petites glandes derrière l’iris et ont pour rôle de sécréter l'humeur aqueuse.

L’intervention qu’on appelle « cyclodestruction au laser diode », est une intervention rapide, pouvant être répétée mais qui peut être douloureuse, ce qui explique le recours fréquent à l'anesthésie locale par injection.

Le faisceau du laser diode est appliqué à la surface de l’œil par l’intermédiaire d’une fibre optique. Le médecin dirige les impacts de laser vers les procès ciliaires pour les détruire un par un.

Le laser diode n’est généralement proposé qu’en cas d’échec des chirurgies conventionnelles, et les patients qui en bénéficient ont souvent déjà subi plusieurs opérations avant le laser diode. De toute façon, l’indication de la cyclodestruction doit être prudente car une destruction trop importante des procès ciliaires peut aboutir à une atrophie irréversible de l’œil. 

Indications de la chirurgie

Une intervention chirurgicale peut devenir nécessaire malgré les collyres. Un traitement au laser (trabéculoplastie ou iridotomie) aura pu être éventuellement réalisé auparavant et s’être avéré inefficace, ou insuffisant, ou encore n’avoir pas eu une efficacité durable.  

La pression oculaire peut rester trop forte et dangereuse. Dans certains cas, elle a été abaissée à une valeur qui paraît normale, mais le champ visuel continue de se dégrader. Cela indique que la baisse pressionnelle n’est finalement pas suffisante, et qu’il faut obtenir un chiffre encore plus bas.

Enfin, lorsque les collyres prescrits ne sont pas tolérés  la chirurgie est indiquée pour traiter le glaucome.

Techniques de chirurgie du glaucome chronique

Principe de la chirurgie du glaucome :
Plusieurs techniques chirurgicales sont possibles pour traiter le glaucome, visant toutes à donner une pression oculaire suffisamment basse pour que la maladie n’évolue plus. 

Elles consistent pour la plupart à dériver l’humeur aqueuse sous la conjonctive en créant une soupape dans la coque oculaire, sous microscope, dans la zone en regard de la paupière supérieure. 

La conjonctive doit être incisée, et elle est refermée par des points de suture à la fin de l’opération. Ces techniques ont différents noms selon le procédé chirurgical que choisira le chirurgien : trabéculectomie, sclérotomie, sclérectomie.

Elles peuvent être complétées, durant leur réalisation, de l’application locale d’une substance (antimitotique) diminuant la cicatrisation lorsque le risque d’échec est important : mitomycine, fluoro-uracile C.

Ce complément n’est pas systématique, car il peut lui-même présenter des inconvénients, dont la persistance post-opératoire d’une pression oculaire trop basse. Là encore, le chirurgien appréciera l'opportunité de leur utilisation.

Il est rare que des micro-prothèses (drain, valve…) soient posées dans l’œil: la plupart du temps, l’efficacité de la chirurgie du glaucome ne nécessite aucun implant. 

Attention, il faut savoir que, si la chirurgie de la cataracte peut restaurer une excellente vision, celle du glaucome ne peut diminuer ou faire disparaître les altérations du champ visuel, qui persisteront après l’intervention.

Déroulement des interventions chirurgicales
L’intervention du glaucome se réalise sous anesthésie locale le plus souvent, au cours d’une brève hospitalisation, en chirurgie ambulatoire. L’anesthésie locale, non douloureuse, consiste à infiltrer la région de l’orbite d’un liquide qui va diffuser jusque dans l’œil. 

Celui-ci supprime à la fois la douleur et paralyse momentanément les mouvements oculaires pour faciliter le geste du chirurgien. L’intervention dure environ 30 minutes une fois que l’installation est faite dans le bloc opératoire.
Une coque est placée sur l’œil à la fin de la chirurgie. Les heures et les jours qui suivent peuvent être marqués par une baisse temporaire de la vision, une sensation de corps étranger, et l’œil lui-même peut rester rouge quelques jours, avec une paupière supérieure un peu gonflée. 

À long terme, persiste souvent un petit soulèvement du blanc de l’œil sous la conjonctive (“bulle de filtration”), qui ne doit pas inquiéter.  Ces interventions ont un taux de succès définitif, selon les circonstances, de 90 à 60 %.

Les complications post-opératoires à long terme sont devenues rares avec les techniques chirurgicales actuelles (infection, hémorragie, irritation locale chronique avec larmoiement, cataracte à distance). Une surveillance régulière de l’œil opéré reste toutefois nécessaire.

En effet, un certain  nombre d’interventions chirurgicales anti-glaucomateuses peut, rapidement ou tardivement, ne plus être efficace, ce qui se traduit par une remontée de la pression oculaire. Celle-ci souvent modérée, ne nécessite que la réintroduction d’un ou plusieurs collyres anti-glaucomateux. Dans certains cas, l’obstruction de la zone opérée est complète, et une nouvelle chirurgie peut s’imposer, soit pour réouvrir la zone précédemment opérée, soit plus souvent pour créer une nouvelle soupape à côté de la première. 

Les modalités techniques ne diffèrent pas de la première intervention, mais le chirurgien proposera plus largement l’utilisation d’un anti-mitotique pour que cette seconde opération soit couronnée de succès. Dans de très rares cas, une troisième intervention sera nécessaire.

Prendre l’avion ne pose pas de problèmes particuliers, même après une chirurgie récente de glaucome.

Après chirurgie de glaucome, il se forme à la surface de l’œil une surélévation de la conjonctive que l’on appelle une bulle. Le bord de la lentille peut abraser progressivement cette bulle et éventuellement la percer. Après une chirurgie, le port des lentilles peut être temporairement ou définitivement suspendu.

Opérer cataracte et glaucome en même temps ?

Le glaucome et la cataracte sont deux affections oculaires dont la fréquence augmente avec l’âge, et il n’est pas rare qu’un sujet glaucomateux développe avec les années une cataracte. 

Le glaucome (opéré ou non) ne contre-indique pas la chirurgie de la cataracte, de même qu’un œil opéré de la cataracte peut ultérieurement être opéré de glaucome si cela devient nécessaire. 

Lorsque ces deux affections co-existent, même si le glaucome est équilibré par des instillations de collyres, il peut être intéressant d’opérer simultanément, par une intervention dite “chirurgie combinée”, ces deux maladies. De cette façon, dans la plupart des cas, le sujet glaucomateux opéré de cataracte n’aura souvent plus besoin de collyres pour traiter son glaucome. 

Si la vision s’améliore alors grâce à l’opération de la cataracte, il faudra toutefois se rappeler que les atteintes du champ visuel provoquées par le glaucome persisteront, ce qui pourra parfois limiter la récupération visuelle apportée par la chirurgie de la cataracte. 

Cette intervention combinée se réalise dans les mêmes conditions techniques que celle isolée de la cataracte ou celle isolée du glaucome, sous anesthésie générale locale. Elle demande naturellement quelques minutes supplémentaires au chirurgien, et les complications ne sont pas plus fréquentes que celles de la chirurgie isolée de chaque pathologie.

Chirurgie réfractive et glaucome

La chirurgie des troubles de la vision (myopie, hypermétropie, astigmatisme, presbytie) communément appelée chirurgie réfractive - se développe, et il est légitime qu’un sujet glaucomateux puisse se demander si ce type d’intervention oculaire n’est pas dangereux dans
son cas.

La chirurgie réfractive ne peut pas aggraver en elle-même le glaucome. Toutefois, la mesure de la pression oculaire est perturbée par les modifications anatomiques de la cornée engendrées par la chirurgie réfractive
L’ophtalmologiste aura pris soin de noter l’épaisseur de la cornée avant et après la chirurgie réfractive, pour corriger en conséquence les chiffres donnés par la mesure de la pression oculaire. 
 La surveillance du glaucome se fera beaucoup plus sur les données du champ visuel et de l’analyse du nerf optique qui seront consignées avant la chirurgie réfractive et suivies régulièrement après.

La chirurgie du glaucome congénital.

Le glaucome congénital est une affection rare, qui touche fréquemment les deux yeux de l’enfant qui en est atteint. Il est fréquent d’avoir à opérer ce type de glaucome, car la pression
oculaire y est habituellement forte et réagit assez mal aux collyres.

Selon l’âge du petit patient, la gravité et les particularités du glaucome, les techniques chirurgicales peuvent varier et sont parfois différentes de celles proposées chez l’adulte (trabéculotomie et goniotomie entre autres).

Ces interventions sont toujours réalisées sous anesthésie générale, ce qui permet aussi au chirurgien de faire un bilan de l’état oculaire lorsqu’il s’agit de bébés inexaminables quand ils sont réveillés.

Les deux yeux atteints sont opérés rarement dans la même séance. Les taux de succès d’une première intervention sont proches de ceux de la chirurgie de l’adulte. 

Une surveillance régulière restera nécessaire, car certains enfants devront être réopérés quelques années plus tard en raison d’une obstruction progressive de la première intervention, habituellement provoquée par les phénomènes de croissance.

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Evolution

Le glaucome chronique,  le plus fréquent, évolue très lentement et les premières gênes visuelles ressenties par les patients ne surviennent qu’environ 10 ans après le début de la maladie. 

Le plus souvent, lorsqu’il est diagnostiqué tôt et bien traité, le glaucome n’évolue pas et la vision se stabilise.
 Si un traitement n’est pas mis en route, il peut évoluer. 
En effet une  tension oculaire trop élevée peut à long terme endommager le nerf optique. La progression de l'atteinte du nerf optique provoque une perte lente, habituellement indolore, imperceptible et irréversible de la vision. Ainsi, en l'absence d'examen, la maladie peut rester longtemps inconnue
 La perte progressive du nombre de fibres du nerf optique peut altérer la perception des images, et se traduit au début par des trous dans le champ de la vision. C'est à dire des zones de moindre vision.
La vision périphérique, c'est à dire le champ visuel supérieur, latéral et inférieur, disparaît en premier et un oeil compense la perte de vision de l'autre pendant longtemps. Ce mécanisme compensatoire peut retarder le diagnostic du glaucome car la vision centrale (zone que l'on voit en regardant droit devant ou en lisant) peut rester intacte très longtemps. Les trous dans le champ visuel peuvent se rejoindre. et entraîner une vision tubulaire .Ce n'est que tardivement lorsque la vision centrale est atteinte, qu'il existe une baisse de l'acuité visuelle.

En l’absence de prise en charge, le glaucome aboutit parfois à la cécité complète, c’est à dire à la perte de toute vision. Heureusement, cette grave complication reste actuellement très rare. 

Il est conseillé de voir son médecin spécialiste tous les deux ans environ (à partir de 45 ans) pour réaliser une  mesure de pression oculaire.

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